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"
>
<article
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"
>
<p>
Une fois à peu près sec, je m’aventure avec hésitation dans le couloir
sombre de la cabane en jetant des regards furtifs aux toiles d’araignées
pendue au-dessus de ma tête. Cet endroit est décidément vachement glauque
et peu accueillant… Le couloir n’est même pas éclairé et je ne peux même
pas me servir de ma vision nocturne, car il n’y a aucun rayon de lune pour
activer mon don. Je manque donc à plusieurs reprises de trébucher sur une
planche délogée du parquet avant d’atteindre une porte déglinguée qui
peine à tenir dans ses gonds. D’une grimace dégoûtée, je la pousse et
soupire d’exaspération en posant mon regard sur la pièce sombre. Le lit
-si on peut encore appeler cela un lit à ce stade de décomposition- est le
seul meuble présent. Au premier coup d’œil, il n’y a pas de bois non plus
pour allumer un feu. Donc, je vais devoir chercher ce foutu bois dans
cette bicoque lugubre. Absolument fantastique !
</p>
<p>
Les cris d’une femme offusquée me parviennent alors et me font froncer les
sourcils. Qui peut bien être venu se perdre dans ce trou perdu, au même
moment que moi ? Je rebrousse chemin pour assouvir ma curiosité et
découvrir quel genre de personne fait une scène en face de la vieille
mégère. Comme à l’aller, je laisse échapper quelques jurons à chaque
planche que je heurte de mes pas pressés. Baraque pourrie ! Je finis par
rejoindre l’entrée et m'arrête dans l’encadrement du passage vers le
couloir. J’arrive juste au moment où la jeune femme agite ses bras avec
extravagance, son manteau travaillé éclaboussant les alentours de fines
gouttelettes. J’en déduis ainsi qu’elle aussi n’a pas échappé à la pluie.
Sa posture est assurée et comique à la fois. Je ne peux m’empêcher de
laisser sortir un ricanement amusé en l’observant faire un discours à la
vieille loque de l’autre côté du comptoir, qui, du reste, semble
impassible à la demoiselle en détresse. Oui, la scène m’amuse pas mal, si
on fait abstraction du décor.
</p>
<p>
La vieille lève ses yeux par-dessus ses lunettes en ma direction et mon
sourire s’efface aussitôt. Quelque chose dans son regard me fait froid
dans le dos. Pourtant, je ne suis pas du genre à avoir froid aux yeux
aussi aisément. Mon instinct me dit que cette personne n’est pas fiable et
que je devrais m’en méfier comme la peste. Elle pose ensuite son regard
glaçant sur la nouvelle venue avec un sourire macabre.
</p>
<span style="color: coral; font-style: italic"
>“La chambre est prise, comme vous le voyez.”
</span>
<p>
Annonce-t-elle d’un ton raclant avant de reprendre la lecture d’une revue
qui m’a l’air de dater d’une autre époque si j’en juge la couleur des
pages jaunies par le temps. Après un temps interminable, elle semble se
raviser et me jette un nouveau regard.
</p>
<span style="color: coral; font-style: italic"
>“Mais pour quelques Krakens supplémentaires, le jeune homme peut bien
partager sa chambre avec la demoiselle.”</span
>
<p>
Oookay, elle en veut vraiment à mon portefeuille la vieille, sans parler
que le seul lit dans ma chambre qui tombe en lambeau et probablement
bourré de mites, ne peut accueillir deux personnes. Un frisson désagréable
parcourt mon dos rien qu’à l’idée de m’allonger dedans ! La jeune femme
semble au bout de ses forces, en fin de compte si elle veut se coltiner
les mites et les puces, elle peut l’avoir le lit. Je me contenterai de
m’assoupir dans un coin de la pièce le temps que le ciel finisse de nous
arroser avec abondance. Je croise les bras sur mon torse en hochant le
visage.
</p>
<span style="color: aqua; font-style: italic"
>“Okay, si vous me filez le putain de bois que j’ai payé et que la
demoiselle se paye sa part.”
</span>
<p>
Crachais-je à la vieille sorcière toujours assise derrière son comptoir.
Je me demande si elle est collée à son siège… Je me tourne vers la
voyageuse pour lui faire face.
</p>
<span style="color: aqua; font-style: italic"
>“Tu peux avoir le lit. Enfin, s’il tient la nuit…”
</span>
<p>
Je suis fatigué et j’aimerais que la vieille me donne le bois, que je
puisse réchauffer la chambre et me perdre dans le jeu des flammes pour me
reposer. J’ai conscience de ne pas paraître amicale envers cette femme,
mais je ne suis pas d’humeur à jouer la comédie. Je me méfie un peu
d’elle, car vu l’endroit, elle pourrait très bien m’avoir suivi… Même si
avec mes sens accrus, j’aurais dû m’en rendre compte. Cela m’inquiète donc
pas mal que je n’ai pas remarqué qu’une femme soit sur mes pas. C’est pas
mon genre de ne pas prêter attention comme ça. Soit il s’agit vraiment
d’une pure coïncidence, soit cette inconnue est capable d’effacer sa
présence avec une efficacité terrifiante. Un raclement de gorge plus tard,
la mégère interrompt mon fil de pensées.
</p>
<span style="color: coral; font-style: italic"
>“Le bois est dans la chambre, vous avez dû mal voir.”</span
>
<p>
Mal voir ? Et puis quoi encore ! Je comprends alors que je me suis fait
niquer mes 5 Krakens d’ors, car j’ai vraiment bien regardé dans la
chambre… À moins qu’elle ne veuille que j’arrache des planches du sol ? Ça
peut s’arranger ma foi…
</p>
</article>
</section>