faire une grille d'évaluation ?
Les éléments suivants représentent des indicateurs possibles:
- des représentations partagées (du problème, du projet, de l'évènement, …) et compatibles entre elles sur le plan pratique (administratif, financier, pédagogique…)
- une synchronisation des actions: les personnes agissent avec et en fonction des autres pour que les actions arrivent à des moments opportuns
- une bonne communication et intercompréhension: chacun des membres est capable de comprendre la logique de l'autre, son raisonnement, ses priorités et ses contraintes.
- des anticipations réciproques: les gens d'un groupe coopératif ont acquis une grande sensibilité à la culture, aux postures, aux regards et à la hauteur de voix pour savoir si une personne est prêt ou non a recevoir une information ou a entrer en coopération
- une organisation de travail pertinente et flexible: le groupe est capable de faire évoluer son organisation par rapport au type de contexte ou de problème à traiter en fonction des situations, priorités, évènements
- de la cohésion et de la solidarité: il existe une relation d'entraide entre les génération ou entre des personnes possédant des niveaux ou genre d'expertise différents
- une acceptation et une gestion des conflits à des moments opportuns: lorsque le groupe est confronté à des conflits ou à des divergences de vues, il sait se donner des priorités.
- une conscience des détails importants: ne prise en compte des détails qui pourraient avoir un effet sur la coopération et la susciter ou, à l'inverse, la faire échouer
- des mécanismes de rétrospective: une analyse de la façon dont le groupe s'y est pris pour résoudre le problème afin d'améliorer sa coopération lorsque le même type de problème se présentera
- une lucidité et un sentiment d' "efficacité collective" afin que le groupe ait confiance en l'utilisation de ses ressources pour atteindre ses objectifs.
Comment savoir si un groupe coopére bien ?
D'après Guy le Boterf:
Une bonne coopération nécessite des conditions à remplir autour de 3 pôles:
- savoir coopérer: implique une formation mutuelle, la saisie des opportunités de coopération, une culture professionnelle partagée, des situations de formation incluant la coopération, des échanges de pratiques, des connaissances et des compétences partagées, des boucles d'apprentissage, ou des moments de régulation et la conception commune des outils.
- pouvoir coopérer: demande que soient établis le périmètre de responsabilité de l'équipe (ses pouvoirs, objectifs, moyens, missions), des indicateurs de performances collectives, des équipes (variés et complémentaires), de règles de fonctionnement, des instances de régulation, un langage d'opération commun, un dispositif d'information, un aménagement de l'espace adéquat, la gestion du temps, la cartographie des compétences ou répertoire des expertises, des règles de mobilité, …
- vouloir coopérer: concerne le partage des enjeux et des objectifs, les défis, la convivialité, l'établissement d'un lien de confiance et la rémunération (en évitant la compétition)
Règle d'or: Mieux vaut une cohérence forte entre quelques mesures prises sur ces 3 pôles qu'une cohérence faible entre des mesures sophistiquées ou partielles prises entre ces trois pôles. Il s'agit de créer un environnement favorable pour maximiser les chances que les gens agissent avec compétence.
Adapté de Guy le Boterf et cité dans le Projet 3T portfolio: Portefeuille collectif de compétences pour les équipes des l'économie sociale et solidaire